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Devenir une bonne leader dans la tech avec Caroline Thelier

Comment devenir une bonne leader ? Et plus particulièrement une leader reconnue dans son organisation et plus largement dans sa verticale ? Pour interroger les qualités inhérentes au leadership et les expériences qui permettent de les forger et de les consolider, j’ai eu la chance de rencontrer Caroline Thelier


Caroline a fait une carrière remarquable chez PayPal où elle a occupé 11 postes différents. Elle intègre l'entreprise en tant que Product Manager en 2010, alors qu’elle vient à peine de passer le pilier du premier milliard généré en europe et termine son parcours à  New York en tant que VP en charge du go-to-market pour la partie B2B. Mais avant cela, elle a aussi eu une expérience entrepreneuriale dans le tourisme. Elle exerce aujourd’hui en tant que coach certifié. 


Dans cet épisode, nous avons évoqué :


  • Comment piloter sa carrière dans un grand groupe international ?

  • Les enjeux stratégiques d’une entreprise à la pointe dans sa verticale 

  • Les apports du développement personnel et du coaching pour bien s’orienter professionnellement. 


Trouver le bon market fit en externe comme en interne

Dans la carrière de Caroline, et en particulier chez PayPal, la question du fit a toujours été très importante. 


Le fit entre sa trajectoire professionnelle et l’entreprise d’abord. Elle s’est en effet questionnée sur la cohérence de son parcours avec les enjeux de PayPal : un questionnement très important pour s’assurer non seulement d’y trouver sa place, mais aussi pouvoir justifier son choix de carrière à de potentiels futurs recruteurs. 



devenir une bonne leader dans la tech avec Caroline Thelier, ex DG france de Paypal


Riche de son expérience en startup, où son principal apprentissage était l’importance d’écouter le client, Caroline s’est aussi positionnée sur l’importance du market fit. Chargée de commercialiser un nouveau produit (une carte de crédit cobrandée), elle réalise rapidement que ce dernier n’est pas particulièrement bien reçu par la clientèle de PayPal. 


“En fait, toutes les enquêtes clients entre les lignes montraient que les futurs clients n'avaient pas envie de cette carte. Et effectivement, les premiers chiffres n'étaient pas forcément très prometteurs. Et donc, très rapidement, j'ai dit à mon management que je pensais qu'il n'y avait pas beaucoup d'avenir pour ce produit-là.”


PayPal ayant une culture très permissive autour de l’échec ne lui en tient pas rigueur. Lors d’une remise de prix, on évoque donc pas cette expérience comme un échec, mais Caroline reçoit le prix du plus gros casse-tête. 


Elle repart ensuite sur un nouveau challenge : lancer une offre pour rembourser les clients de PayPal lorsqu’ils trouvent le même produit ou service moins cher ailleurs. Le challenge vient cette fois-ci de l’intérieur, puisque PayPal ne laisse pas sa chance au produit. Caroline apprend l’importance d’un autre fit : celui entre le projet et les équipes. 


“Pendant mon congé maternité, le produit a été tué et ça a été une autre bonne façon d'apprendre pour moi parce que je me suis rendue compte que là, pour le coup, j'avais écouté les clients, mais que n'avais pas forcément créé un réseau de followers en interne qui a envie de porter ce projet.”


Comment devenir une bonne leader : les qualités de leadership à développer


Devenir une bonne leader, c’est avant tout s’épanouir dans son travail. Pour Caroline, cet épanouissement passe par deux facteurs indissociables : 


  • La passion pour ce que l’on fait. Pour elle, c’est la passion de son produit qui lui donne envie de se démener ; 

  • L’aspect humain. Une entreprise est avant tout une aventure collective. Pour s’épanouir au sein de son équipe, il faut être dans une relation win/win. Chacun, indépendamment de son titre, est à la fois le maître et l’élève de ses collaborateurs. Une dynamique à double sens qui permet aussi bien de porter plus efficacement un projet collectif que de se développer sur le plan individuel. 


L’autre ingrédient indispensable pour devenir une leader reconnue est d’en exprimer l’envie. Lorsque Caroline rentre de congé maternité, on lui propose de reprendre le département commercial : un vrai challenge pour cette ingénieure de formation. Elle profite donc d’une opportunité de coaching offerte à toutes les collaboratrices après leur congé maternité et fait part de ses doutes quant à la pertinence de son profil. 


“En discutant avec cette personne, elle m’a fait changer de point de vue sur des choses assez clés. Et il trouve que j'ai la chance d' être soutenue par elle pendant quasiment six mois et de définir avec elle un objectif qui est de reprendre la direction générale de PayPal en France. Ambition qui va se réaliser en neuf mois parce qu'elle m'aide à du coup l'exprimer et grâce à un concours de circonstance en interne. “


Ce coaching lui permet de transformer un syndrôme de l’imposteur en syndrôme du héros et donc de devenir une bonne leader. Lorsqu’elle termine chaque session, Caroline se dit qu’elle est la bonne personne, au bon endroit et au bon moment. 


“Si je n'y arrive pas, personne n'y arrivera. Et je ne sais même pas encore aujourd'hui comment j'arrivais à me dire ça, mais vraiment, elle me donnait des super pouvoirs, comme on dit.”


S’expatrier pour continuer de se développer

Fan de son produit, Caroline met les bouchées doubles pour convaincre les sceptiques qui s’interrogent encore sur le positionnement premium de PayPal. Elle travaille donc pendant un an pour essayer de démontrer pourquoi un euro investi dans la solution peut rapporter jusqu’à 5 fois plus aux entreprises. 


Cette démarche lui permet d’être plus visible au sein du groupe et de décrocher un poste aux Etats-Unis. Elle prend ses marques en pleine crise du COVID, un contexte difficile pour devenir une bonne leader puisqu’elle est obligée de créer un esprit d’équipe derrière son écran. 


Au final, elle y restera 5 ans, enchaînant un poste de responsabilité pour l’Europe du Sud à un rôle plus global. Lorsqu’elle décide de rentrer en France, elle a l’impression d’avoir clos son chapitre PayPal et se sent prête à entamer un nouveau cycle professionnel. 


L’importance du coaching pour devenir une bonne leader


Lorsqu’elle retourne en France, Caroline profite donc de cette transition aussi bien géographique que professionnelle pour obtenir une certification de coach. Une démarche cohérente avec les nombreuses opportunités de mentoring dont elle a profité ou qu’elle a elle-même menée chez PayPal. Elle refuse donc toutes les sollicitations qui lui sont faites pour mener ce projet à terme et se former sérieusement au métier de coaching. 


“Pour avoir une certification de coach, il faut beaucoup coacher, il faut avoir beaucoup d'heures au compteur. Donc j'ai beaucoup coaché, ce qui permet de se jeter dans le métier, d'apprendre en faisant. Et ça, aussi une culture, vraiment la culture américaine [...] Et donc ça m'a vraiment aidé à me lancer dans cette activité là.”


Avec le recul, cette nouvelle casquette de coach lui paraît non seulement clé pour devenir une bonne leader. Mais c’est aussi un rôle qu’elle juge central pour accompagner les jeunes talents dans leur orientation professionnelle. Le mentoring, mais aussi les témoignages permettent en effet d’ouvrir son champ des possibles, de trouver sa vocation, et de pouvoir s’épanouir dans sa carrière sans se questionner sur sa légitimité ou ses envies. 


Les recos de l’invité 


Pour finir notre échange, j’aime demander à mes invitées de me partager leurs inspirations. Voici celles de Caroline : 


  • Une femme qui l’inspire : toutes celles qui sortent des sentiers battus et suivent leurs convictions !

  • Un livre : L’Ikigai, un ouvrage de développement personnel très engageant qui pousse le lecteur à réfléchir. Il reprend le concept japonais d’ikigai, grâce auquel on peut trouver ce qui est fait pour nous en fonction de ce qui nous passionne, nous est utile et nous nourrit. 

  • Un outil : lire l’actualité tous les matins (en particulier avec ses enfants). 

  • Une cause : attirer plus de filles vers les métiers d’ingénieurs. 


L’importance du réseau pour devenir une bonne leader

Enregistré en live et avec un public, cet épisode s’est terminé par une session de Q&A qui nous a permis d’aborder : 

  • L’importance du réseau pour se développer sur le plan professionnel et personnel. Caroline a notamment appris à demander de l’aide et à ne pas le voir comme un signe de faiblesse, mais au contraire comme la preuve qu’elle a bien compris que les organisations fonctionnent grâce au collectif. 

  • S’appuyer sur son expérience pour rebondir après un échec, l’arrêt d’un projet ou un retour de congé maternité. Caroline a par exemple réussi à s’ouvrir de nouvelles portes en provoquant le destin et en revenant à de nouveaux postes. 

  • Le rôle des sponsors en entreprise. Si elle a pu devenir une bonne leader, c’est aussi grâce à l’accompagnement et au soutien de ses managers, qui ont eu envie de l’aider et pour qui la cause de l’égalité de genre au travail était centrale. 


Comme le montre le parcours de Caroline, devenir une bonne leader ne repose pas uniquement sur des compétences techniques. C’est plutôt une question de posture, de résilience et de capacité à s’adapter aux opportunités et aux défis. De nos échanges, je tire trois enseignements clés :


  • L'importance d’aligner ses aspirations et son environnement ; 

  • Le rôle du réseau et du collectif, car une bonne leader ne se construit pas toute seule ;

  • L’audace et l’adaptabilité façonnent aussi le leadership. 


Finalement, construire sa carrière en tant que leader, c’est oser affirmer ses ambitions, apprendre à se positionner et surtout, ne jamais cesser d’évoluer. C’est en cultivant sa curiosité, en restant fidèle à ses valeurs et en osant se challenger que l’on devient une leader reconnue et inspirante. 


 
 
 

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