Techlipstick te propose d'aller à la découverte des métiers du numérique à travers le parcours de femmes qui font leur carrière dans la tech.
Dans cet épisode de la série "Business Leaders," nous recueillons le témoignage de femmes qui mettent leurs compétences et leur sens du business au service d'entreprises de la tech ou qui ont fait le choix du digital.
Lotita Saint-Maxent est co-fondatrice de Elfy, une app pour apprendre à manger sainement grâce à des ateliers et des recettes en ligne. Découvre son parcours dans le e-commerce et son projet actuel.
"Pour être dans les métiers du digital, il faut être curieuse et aimer apprendre chaque jour et faire énormément de veille et quand on est passionné par son métier, c’est naturel."
Quelles études a t-elle faites ?
Elle a fait un Master 2 en e-commerce après un DUT techniques de commercialisation et un Master 1 marketing vente. Elle a toujours évolué dans des agences web et cela lui a donné envie de se spécialiser et de se lancer dans le digital concrètement. Entre son Master 1 et Master 2, elle a profité de la première promo de l’IAE de Lille qui s’ouvrait sur le ecommerce (en 2009).
Le e-commerce était encore assez nouveau, avec les débuts d’Amazon et elle a été séduite par les nouveautés et les évolutions, avec tous les jours une remise en cause de ses limites, que ce soit en termes de disponibilité des datas, de produits et de services. C’est un milieu où on apprend tous les jours, c’est très riche. Aujourd’hui cela fait partie de notre quotidien, mais ce n’était pas le cas à l’époque
Ses débuts professionnels
2.50 - 5.00 Son premier job était traffic manager, avec pour objectif de créer du trafic sur le site, notamment via le référencement naturel (SEO, être les premiers dans les résultats de Google) avec une approche technique et rédactionnelle, et le référencement payant via les liens sponsorisés et les plateformes d’affiliation pour acheter de l’espace publicitaire. Ce métier lui a permis de voir tous les leviers que l’on peut exploiter et de comprendre tout l’écosystème.
5.00 - 7.40 Elle exerçait ce métier dans une agence, à une époque où les clients n’avaient pas de département digital. Elle est devenue responsable de la BU marketing de l’agence et a constitué une équipe autour du traffic management, du CRM et de la data client. Il y avait une partie animation commerciale pour les sites ecommerce et bien sûr, le développement des sites sur des technologies qui permettent d’améliorer l’expérience client. Il fallait apporter d’autres choses pour faire la différence à l’époque où Amazon transformait les attentes des utilisateurs. Aujourd’hui la marque a pris le dessus.
Quels outils de référencement utilise t-elle ?
8.40 “Pour être dans les métiers du digital, il faut être curieuse et aimer apprendre chaque jour et faire énormément de veille et quand on est passionné par son métier, c’est naturel.” Ses lectures sont très orientées sur le digital et l’entrepreuriat.
Il faut comprendre les outils et le contexte du client. Elle aime bien mettre les mains dans le cambouis avec les équipes, même si elle ne peut pas être experte partout, mais elle a besoin de comprendre. Par exemple elle a utilisé Google Analytics dès le départ et aime aller fouiller pour trouver la bonne data et challenger les équipes. Elle aime bien garder aussi l’oeil sur Google Adwords car c’est un des leviers de trafic le plus important pour les e-commerçants. Chez Elfy, ce sont plus des outils de gestion de projet comme Notion pour gérer le lancement.
D'où vient l'idée de son entreprise ?
12.40 - 14.40 A propos de Elfy, l’idée initiale vient de Thomas Tumerelle, co-fondateur de Motoblouz, dans laquelle Lolita a travaillé six ans en tant directrice e-commerce et marketing. Quand Thomas est rentré de son tour du monde et a décidé de créer Elfy, il a voulu s’associer et a proposé à Lolita de le rejoindre. Elle a accepté de construire un projet en partant d’une page blanche et sur une mission qui fait du sens. Comme tous les deux sont des experts du e-commerce, ils ont décidé de partir tout de suite sur le digital. C’est donc la plateforme et l’app qu’ils ont lancées en premier.
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La décision d'entreprendre a t-elle été difficile ?
15.20 - 17.20 La décision de faire le saut alors qu’elle avait un beau poste et une très belle équipe n’a pas été facile. Le côté sécuritaire l’a fait douter pendant quelques semaines. Au départ elle a voulu faire le pour et le contre, mais au final elle s’est dit qu’il fallait surtout profiter de l’opportunité qui se présentait. C’était le moment de rejoindre un projet qui correspond à ses valeurs et de profiter de cette envie de sortir de sa zone de confort pour apprendre encore plus.
17.20 Dans ce rôle, elle passe du macro au micro, de l’opérationnel au stratégique. C’est l’occasion de continuer à apprendre. En même temps elle connaissait Thomas, chacun a conscience des forces et faiblesses de l’autre et surtout ils avaient déjà travaillé ensemble, ce qui était rassurant. Une fois que la décision a été prise, il a fallu faire le deuil de tout ce qu’elle avait avant. Cela lui a manqué de n’avoir aucune data par exemple. Mais c’est une fierté de sortir une version 1 dans un temps qu’ils se sont donné, et qui va continuer à évoluer. Elle retrouve petit à petit ses casquettes et ses métiers d’avant.
En quoi consiste la plateforme digitale Elfy ?
20.30 - 24.50 Le projet d’Elfy, c’est d’aider les gens à trouver des informations pertinentes sur l’alimentation, d’autant que sur certains sujets les mauvaises informations peuvent être dangereuses. L’autre aspect est de garder la notion de plaisir qui est essentielle, mais les jeunes Français ont perdu l’habitude d’être en cuisine au quotidien. Ce n’est pas évident de trouver le temps de cuisiner. Avec Elfy, ils veulent transmettre des connaissances sur l’aimentation saine via des ateliers culinaires. Ils montrent qu’on peut faire de manière simple et rapide des choses saines. Ils ont fait beaucoup d’enquêtes au début du projet et réalisé que les gens associent alimentation saine et salades. L’idée est de se faire plaisir et de faire la cuisine en réalisant qu’on peut cuisiner facilement des plats qui plaisent à toute la famille et faciles à organiser.
De 25.30 à 29.20 : La plateforme propose des cours en ligne : éducation sur des sujets comme le jeûne avec des experts santé, ateliers avec des thérapeutes et psychologues pour ceux qui ont des relations difficiles à l’alimentation, connaissances pour prendre les bonnes décisions, choisir les bons produits, mieux s’organiser, et des ateliers culinaires avec une chef qui fait tout en live à la vidéo et donne des astuces pour gagner du temps en cuisine. Cela permet aussi de comprendre pourquoi on met tel ou tel ingrédient, par exemple pour mieux assimiler le fer ou digérer. Il y a aussi le plaisir de partager après.
29.45 à 33 Ils n’ont pas encore traité la thématique des ateliers avec les enfants, mais il y a beaucoup de questions autour de ce qu’il faut donner aux enfants et autour du gouter. Ils ont fait un atelier avec une biologiste spécialiste de l’alimentation infantile qui est une grosse pression mentale pour les parents.
33.40 - 35.45 Plus on éduque les enfants à rentrer vers l’alimentation saine, plus ils seront conscients de l’impact sur leur santé. Quand on est jeune on pense pouvoir manger n’importe quoi, mais cela a un impact sur l’énergie, la concentration et l’alimentation est un carburant qui joue sur tout l’équilibre de vie. Mieux manger ne veut pas dire être irréprochable, mais il faut essayer de faire mieux chaque jour et trouver des alternatives plus saines.
35.45 - 37.20 Quand la personne s’abonne; elle a déjà accès à une belle librairie de recettes, y compris pour les apéros ! Il ont démarré par une sélection des meilleurs sujets après avoir interrogé les futurs utilisateurs. Les ateliers sont constitués par vingt à trente vidéos et ils ajoutent tout le temps du contenu à la plateforme.
Qu'aime t-elle le plus dans son métier ?
37.20 - 39.20 Ce qui lui plait le plus c’est d’avoir vu se concrétiser le site en trouvant le bon rapport qualité-prix sans faire une machine à gaz technique, avec une expérience utilisateur satisfaisante pour pouvoir tester le modèle. Elle est passée par la plateforme uscreen pour développer l'application Elfy par eux-mêmes. Tout le monde leur a dit qu’ils ne seraient pas prêts, mais ils ont réussi à livrer dans les temps.
39.20 - 41.40 Le challenge est de montrer que le modèle économique est viable et que le coût d’acquisition client est possible. Il ne peut pas être cinq fois plus important que le coût de l’abonnement. Ils verront s’ils se sont trompés, s’il faut réajuster et complètement changer de modèle. Faut il aller vers le physique ? Elle a envie de prouver que c’est possible d’aller sur le digital, comme Thomas quand il a lancé Motoblouz. Un défi qu’ils se mettent dans les tournages, c’est que ce soit authentique pour créer un lien avec l’audience.
41.40 - 43.20 Elle n’a aucun regret, mais elle a vraiment besoin de rester en contact avec le milieu du e-commerce et elle a hâte de retrouver de la matière pour travailler. Cela l’a conforté dans ce qu’elle aime.
Enfin, quels sont ses conseils carrière ?
43.40 C’est important d’être passionnée par son métier car cela permet de trouver un équilibre pro et perso plus facilement car ce n’est pas une contrainte de continuer à s’informer sur son métier. Elle est plutôt introvertie mais elle s’est forcée à faire du réseau et à confronter les idées. Cela lui a permis de gagner beaucoup de temps d’échanger avec des professionnels du secteur.
Il n’y a pas de questions de bête, il faut oser demander et cela fait avancer de poser la question. Cela permet d’enrichir la réflexion.
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