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Protéger son business contre les cyberattaques : que faire quand on n'a pas de DSI ?

Dernière mise à jour : 28 juil.

Les cyberattaques ne concernent pas seulement les grandes entreprises : toutes les structures, y compris les PME et TPE, sont des cibles potentielles. D’autant plus qu’un piratage peut entraîner des pertes financières, paralyser votre activité et ternir votre image. 


Pourtant, même sans compétences techniques avancées, il est possible de se protéger efficacement en adoptant des mesures simples mais essentielles. Voici les étapes clés pour protéger son business face aux cybermenaces.

En bref : ce qu'il faut faire



1. Prendre conscience de sa vulnérabilité pour mieux sécuriser son business


Les PME et TPE sont les cibles privilégiées des cyberattaques. En 2022, elles représentaient 40 % des attaques par rançongiciel traitées ou rapportées à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi). Pourtant, malgré ces chiffres alarmants, seuls 25 % des dirigeants de TPE et PME estiment que leur entreprise présente un risque élevé d'être touchée par une attaque. 



image générée par intelligence artificielle d'un hacker derrière son écran
Image créée avec DALL-E


Pour sécuriser son business, la première étape est donc d’avoir conscience de sa vulnérabilité. Et surtout de comprendre que les conséquences d’une cyber attaque peuvent être désastreuses pour son entreprise. Non seulement un malware peut paralyser vos opérations quotidiennes, mais il aura aussi un impact sur votre crédibilité auprès de vos clients et partenaires. 


Pour prendre pleinement conscience de l’enjeu de la cybersécurité pour votre entreprise, on conseille de : 


S’informer sur le sujet en tenant une veille régulière


Les cybermenaces sont en constante évolution. Il est donc essentiel de vous tenir informé des nouveaux risques et des outils disponibles pour vous en prémunir.


La bonne nouvelle est que vous avez de nombreuses sources fiables vers lesquelles vous tourner comme par exemple Cybermalveillance.gouv.fr, le portail national de sensibilisation aux risques numériques, qui propose des guides et des alertes sur les menaces émergentes. Faites aussi un tour sur le site de l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information), qui  publie régulièrement des bulletins d'alerte et des recommandations en matière de cybersécurité.


Identifier ses vulnérabilités internes 


Prendre conscience de sa dépendance à certains outils numériques est aussi crucial pour sécuriser son business. En identifiant les solutions sans lesquelles votre entreprise ne peut pas fonctionner, vous pourrez plus facilement concentrer vos efforts là où ils sont les plus nécessaires. 


Prenons l’exemple de Libération, qui a subi en 2024  une cyberattaque de type rançongiciel, touchant spécifiquement ses logiciels de mise en page. Le journal a donc pu sortir sa version numérique, mais la version papier n’a été publiée que dans un format réduit. 


Réaliser un audit de sécurité


Faites appel à des experts pour évaluer les failles potentielles de votre système d'information. Un audit permettra d'identifier ses points faibles et de mettre en place des mesures correctives adaptées. 


Pro tip : des dispositifs tels que « Cyber PME » offrent un accompagnement spécifique aux PME souhaitant renforcer leur cybersécurité.

2. Se former et former ses collaborateurs à la cybersécurité


Maintenant que l’on a pleinement conscience du problème : qu’est-ce qu’on fait ? La deuxième étape pour sécuriser son business est celle de la formation. En effet, les erreurs humaines constituent une part significative des causes de cyberattaques. 

Selon certaines études, jusqu'à 95 % des failles de sécurité seraient imputables à des erreurs humaines.


D’autant plus que se protéger des cyberattaques, ce n’est pas seulement une mesure de précaution pour votre entreprise. C’est aussi une obligation légale : celle de sécuriser les données personnelles que vous traitez. En cas de manquement à cette obligation, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) peut prononcer des sanctions. On peut citer l’exemple de la société Dedalus Biologie qui après une fuite de données médicales concernant près de 500 000 utilisateurs, a été sanctionnée par la CNIL à hauteur de 1,5 million d'euros pour des manquements à l'obligation de sécurité. 


Parmi les meilleures ressources pour vous former à la cybersécurité, on retrouve : 


  1. Les formations en ligne de la CNIL : La CNIL propose des modules de formation en ligne gratuits (MOOC) pour sensibiliser aux enjeux de la protection des données et de la cybersécurité. Ces formations sont accessibles à tous et permettent d'acquérir les bases essentielles.

  2. Les ressources des chambres de commerce et d'industrie : Les CCI offrent régulièrement des ateliers, des webinaires et des sessions de formation dédiés à la cybersécurité, adaptés aux besoins des entreprises locales.

  3. Les guides pratiques de Cybermalveillance.gouv.fr : Ce portail gouvernemental met à disposition des guides, des fiches réflexes et des outils pour aider les entreprises à renforcer leur sécurité numérique.


3. Prévenir les cyberattaques pour bien protéger son business


En matière de cybersécurité, la prévention est la meilleure défense. Une attaque peut coûter des milliers d’euros, perturber l’activité et nuire à la réputation de votre entreprise. Mieux vaut donc anticiper les menaces en adoptant des mesures de protection efficaces.


Voici quatre conseils clés pour renforcer la sécurité de votre entreprise :


  1. Effectuer régulièrement les mises à jour. Les failles de sécurité non corrigées sont une porte d’entrée privilégiée pour les hackers. Il est crucial de mettre à jour vos logiciels, votre système d’exploitation, votre antivirus et vos plugins dès qu’une nouvelle version est disponible. Les correctifs de sécurité permettront de combler les vulnérabilités exploitées par les cybercriminels.

  2. Bien s’équiper d'outils de protection. Disposer d’un bon équipement de cybersécurité est essentiel pour bloquer les attaques avant qu’elles n’atteignent vos systèmes. Parmi les indispensables :

    • Un pare-feu (firewall) pour filtrer le trafic entrant et bloquer les connexions suspectes.

    • Un antivirus performant capable de détecter et neutraliser les logiciels malveillants.

    • Un module de sécurité pour site web si vous utilisez une plateforme comme WordPress (avec des extensions comme Wordfence ou Sucuri.)

  3. Gérer les accès et sécuriser les mots de passe Un mot de passe faible ou réutilisé sur plusieurs comptes est une faille critique. Changez vos pratiques en :

    • Utilisant des mots de passe complexes et uniques pour chaque service.

    • Activant l’authentification multi-facteurs (2FA) pour renforcer la protection des accès.

    • Restreignant l’accès aux données sensibles uniquement aux collaborateurs qui en ont réellement besoin.

  4. Se faire accompagner par un spécialiste pour sécuriser son business. Externaliser la cybersécurité auprès d’un expert vous permettra de bénéficier d’un suivi régulier et de solutions adaptées à votre entreprise. Un prestataire en cybersécurité peut réaliser des audits, surveiller votre système d’information et réagir rapidement en cas d’incident.

Pro tip : chez Techlipstick, tous les mots de passe sont stockés dans l'application KeePass, recommandée par le gouvernement.

Disponible sur Mac, PC et mobile, la même base de données peut être synchronisée sur plusieurs appareils.


4. Détecter les cyberattaques le plus rapidement possible


Dans le domaine de la cybersécurité, la question n'est pas de savoir si votre entreprise sera attaquée, mais quand. La capacité à détecter rapidement une intrusion est essentielle pour minimiser les dommages potentiels. Et même si elle est à l’origine d’une explosion des cybermenaces, l’intelligence artificielle est aussi un excellent outil pour surveiller et identifier les risques d’attaques en temps réel. 


Pour sécuriser son business, on peut donc s’appuyer sur 3 outils alimentés par l’IA (et adaptés aux PME) : 


  1. Vectra AI, une solution de détection et de réponse aux menaces (NDR) utilisant l'intelligence artificielle pour analyser le comportement des utilisateurs et des appareils. 

  2. SentinelOne vous fournit non seulement des informations sur les cybermenaces mais vous permet aussi d’automatiser leur détection.  

  3. Darktrace utilise l'intelligence artificielle pour surveiller les réseaux en temps réel et détecter les comportements inhabituels qui pourraient signaler une menace. 


5. Adopter les bons réflexes face à une cyberattaque


Malgré une prévention rigoureuse, aucune entreprise n'est à l'abri d'une cyberattaque. Si même des géants comme Free, Picard, Schneider Electric ou encore Kiabi se font hacker leurs données (et se voient obligés de verser des rançons de plusieurs centaines de milliers d’euros),  on a aucun mal à imaginer la vulnérabilité des PME.


Pour réagir le plus rapidement et de la manière la plus efficace possible en cas de cyberattaque, on vous conseille de :


  1. Isoler immédiatement les systèmes affectés : Dès la détection d'une attaque, déconnectez les équipements compromis du réseau pour empêcher la propagation du malware. Conservez le ou les appareils touchés allumés pour ne pas perdre des éléments de preuve essentiels à la future enquête.

  2. Informer les parties prenantes et solliciter des experts : Communiquez rapidement avec vos collaborateurs, clients et partenaires pour les avertir de la situation. Faites appel à des spécialistes en cybersécurité pour analyser l'incident et mettre en œuvre les actions correctives nécessaires.

  3. Porter plainte et notifier les autorités compétentes : Déposez plainte auprès des services de police ou de gendarmerie spécialisés en cybercriminalité. Si des données personnelles ont été compromises, vous devrez informer la CNIL dans les 72 heures suivant la découverte de l'incident, conformément au Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).


6.  Gérer l’après : rebondir après une cyberattaque


Protéger son business, ce n’est pas toujours éviter les cyberattaques, mais aussi avoir la bonne réaction après en avoir subi une. Au-delà des effets opérationnels sur votre business, mais aussi financiers (en cas de ransomware par exemple), une cyberattaque peut avoir des conséquences durables sur la réputation de votre entreprise et la confiance de vos clients et partenaires. 


Une bonne gestion post-incident est donc essentielle pour minimiser les impacts et en tirer des enseignements.


  1. Communiquez avec transparence. On a déjà évoqué la nécessité de signaler l’attaque à la CNIL. Mais prenez également le temps de communiquer auprès de vos clients, partenaires et fournisseurs et d'expliquer les impacts éventuels sur leurs données. Évitez de minimiser l’incident pour ne pas aggraver la perte de confiance. 

  2. Tirez les leçons de l’incident. Analysez la faille exploitée par les hackers pour la corriger et sensibiliser vos collaborateurs sur les erreurs qui ont conduit à une attaque. 

  3. Rétablissez la confiance et protégez votre image. Communiquez sur les améliorations que vous avez mises en place pour rassurer vos parties prenantes. Une entreprise proactive en matière de sécurité, y compris lorsqu’elle a appris de ses erreurs, sera perçue comme plus crédible. 


La cybersécurité n’est donc pas un sujet à prendre à la légère. La clé pour se protéger, c’est de bien s’informer, notamment auprès des expertes de la tech qui, dans le podcast Techlipstick, vous partagent leur expérience et des conseils pratiques.

  1. FAQ - Questions pratiques


Tu t’es posé l’une de ces questions en lisant cet article  ?

On y répond juste ici 👇


Dois‑je prévenir la CNIL en cas d’incident ? Sous quel délai ?


  1. En bref : oui, si des données personnelles sont impliquées et que l’incident présente un risque pour les personnes. Le délai légal est 72 h maximum à partir du moment où tu t’en rends compte.

Quand notifier la CNIL ?

  • Atteinte à des données personnelles (clients, salariés, prospects…) + risque (ex. fuite, accès non autorisé, chiffrement par ransomware) → notification CNIL ≤ 72 h.

  • Si tu dépasses 72 h, notifie quand même et explique le retard.

  • Incident purement technique sans données personnelles (ex. panne serveur sans fuite) → CNIL non requise.

Faut‑il prévenir aussi les personnes concernées ?

Oui “dans les meilleurs délais” si le risque est élevé (ex. fuite de données sensibles).

  • Donne des conseils concrets : changer le mot de passe, surveiller les comptes, activer 2FA, etc.

Que préparer avant de remplir le formulaire CNIL ?

  • Description factuelle (quoi, quand, comment détecté).

  • Catégories de données et volume concernés.

  • Mesures prises / plan d’action.

  • Point de contact interne (Data Protection Officher / référent).


2FA ou SSO : par quoi commencer en PME ?

En bref : commence par la 2FA (rapide, impact fort), puis déploie un SSO, pour l’ergonomie et le contrôle centralisé.


Règle d’or

  • 2FA partout (même avec SSO) + moindre privilège (accès strictement nécessaire).

  • Onboarding/offboarding carrés : qui gagne/perd quels accès, le jour J.


2FA - SSO, qu'est-ce que c'est ?

La 2FA, ou authentification à deux facteurs, ajoute une étape de sécurité supplémentaire à la connexion. Au lieu d’un simple mot de passe, l'utilisatrice doit valider un deuxième élément (code, appli, empreinte digitale…) pour prouver que c’est bien elle.

SSO (Single Sign-On), ou en français authentification unique, est un système qui permet à un utilisateur de se connecter une seule fois pour accéder ensuite à plusieurs applications ou services, sans avoir à ressaisir ses identifiants à chaque fois.

Étape 1 — 2FA immédiate

  • Cible email, compta, CRM, sauvegardes, admin cloud.

  • Privilégie : applications d’authentification (TOTP) ou push ; évite le SMS pour les comptes sensibles.

  • Matériel critique/admins : clés physiques (type clé de sécurité).

Étape 2 — SSO pragmatique


Que faire dans les 60 minutes après une attaque ?

Objectif : limiter la casse, préserver les preuves, préparer la suite.

0–15 minutes — Stopper l’hémorragie (sans détruire les indices)

  • Isole les postes/serveurs suspects du réseau (débranche le câble / coupe le Wi‑Fi).

  • Ne redémarre pas et n’efface rien (évite de perdre les traces).

  • Change les mots de passe critiques depuis un poste sain (comptes admin, email, sauvegardes).

  • Lance l’alerte interne (canal dédié), ouvre le journal d’incident (qui / quoi / quand).

15–30 minutes — Cadrer et contenir

  • Appelle ton prestataire/équipe sécu (contrat d’assistance, cellule d’astreinte).

  • Coupe les accès distants non essentiels (VPN, comptes à risque).

  • Bloque les indicateurs connus (adresses IP, domaines, hash) dans les outils de sécurité.

  • Sauvegarde une image ou copie des fichiers/logs clés si possible (preuve).

30–60 minutes — Préparer la notification et la reprise

  • Cartographie rapide : quelles applis/données touchées ? clients / RH / finance ?

  • Sauvegardes : vérifie qu’elles sont intègres et hors‑ligne.

  • Décide si données personnelles impliquées → enclenche le process CNIL (72 h).

  • Brief la direction et, si nécessaire, conseil juridique / assureur cyber.

À ne pas faire

  • Négocier seule avec un attaquant, ne payer pas “pour voir”.

  • Communiquer publiquement sans faits vérifiés.

  • Laisser l’accès admin ouvert “le temps de regarder”.

À préparer dès aujourd’hui (gain énorme le jour J)

  • Procédure d’incident (1 page claire).

  • Canal d’alerte + contacts d’urgence (prestataire, juridique, assurance).

  • Check‑list et modèles (mail interne, notification CNIL, message clients).

  • Test semestriel : simulation “phishing / ransomware light”.



 
 
 

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