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  • Photo du rédacteurAurelie GJ

Brotopia, le livre sur le boy's club de la Silicon Valley

Pour ce hors-série, j'ai choisi de vous parler d'un livre que je trouve important de connaitre et dont je partage les temps forts qui m'ont marquée.


Image livre Brotopia

Le sous titre de Brotopia est “breaking up the boy’s club of Silicon Valley”, ce qui veut dire : “démanteler le club des mecs de la SV”.


Il a été publié en 2018 par Emily Chang, journaliste américaine présentatrice et productrice de l’émission Bloomberg Technology, qu’elle a animée de 2011 jusqu’au 10 novembre 2022. Elle a pu interviewer tous les grands de la tech, de Mark Zuckerberg à Sheryl Sandberg en passant par Jack Ma, Tim Cook, Jack Dorsey etc. Cela lui donnait une plateforme d’observation unique de la culture de la Silicon Valley.


Elle a notamment reçu une récompense de Salesforce en 2018 qui reconnait sa contribution pour dénoncer l’inégalité des genres et le sexisme dans la Silicon Valley.


Je vous invite vraiment à lire ce livre, mais si vous n’avez pas le temps ou l’envie, je partage ci-dessous quelques moments forts, notamment sur les solutions trouvées par certaines sociétés pour adresser le problème de manque de femmes ou de sexisme dans l’industrie.



Comment les femmes ont été exclues des métiers de la tech


Dans ma synthèse sur la Serie Tech Makers, j’ai déjà parlé de ce que j’appelle le “pêcher originel” de la Silicon Valley :





Le livre comporte beaucoup de récits assez effrayants de comportements sexistes et discriminatoires, mais heureusement, il y a aussi des focus sur les entrepreneurs qui ont cherché à changer les choses.


Créer un environnement équilibré favorise la rétention des femmes


Bret Taylor, a rejoint Facebook alors qu’il avait vingt-huit ans et venait d’être père. Il a trouvé que c’était très compliqué de maintenir le rythme de travail et de ne pas culpabiliser.

Quand il a quitté Facebook et créé Quip, il a décidé avec son co-fondateur de montrer l’exemple en quittant le bureau systématiquement à 17.30, et de ne pas envoyer d’emails en dehors des horaires de travail. Le résultat est que Quip avait 35% de femmes dans ses équipes d’ingénieurs, et même si Taylor estimait que ce n’était pas assez, c’était bien mieux que le reste de l’industrie. Cela montre que quand les entreprises mettent en place une culture qui favorise l’équilibre entre vie personnelle et travail, cela favorise la rétention des femmes. Quand Sheryl Sandberg a reconnu qu’elle partait tous les jours du bureau à cinq heures, elle a reçu des remerciements et des cadeaux de la part d’autres femmes.


Pourtant dans la culture de la Silicon Valley, pour réussir il faut “travailler dur, de manière intelligente et longtemps”, comme le prône Jeff Bezos. Cela n’a pas empêché Taylor et son associé de revendre Quip pour 750000 $ à Salesforce, ce qui prouve qu’on peut favoriser l'équilibre et réussir. Les études montrent d’ailleurs qu’au delà de cinquante heures par semaine, la productivité décline.


Contre-attaquer les comportements sexistes dans l’industrie du jeu


Chang donne un exemple frappant sur le fait qu’une culture sexiste peut être contre-balancée par les bonnes mesures. Elle parle du domaine le pire pour les femmes dans la tech, celui du jeu vidéo. C'est là où il y a les comportements les plus discriminatoire et les plus sexistes envers les femmes, à tel point que certaines ont été menacées physiquement jusque chez elles, ainsi que leur famille, pour avoir osé dénoncer ces attitudes. Les récits font froid dans le dos, mais heureusement au milieu de toute cette culture toxique, il y en a qui essayent de trouver des solutions. Riot Games, l’éditeur du célèbre jeu "League of Legends", a décidé de prendre le taureau par les cornes et a pris des mesures d’exclusion envers les joueurs qui s’en prenaient aux femmes. En quelques semaines, il y a eu une chute de 80% des comportements répréhensibles, ce qui montre bien qu’il n’y a pas de bonne raison pour laisser faire.


 

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Attirer les femmes avec les bonnes mesures


Les entrepreneurs qui ont compris que la diversité était favorable au business ont pris des mesures franches pour faire pencher la balance dans le bon sens. Je veux citer trois exemples donnés par Chang :

  • Jack Dorsey, un des fondateurs de Twitter, a décidé pour sa société Square d’accueillir les nouvelles ingénieures dans des équipes mixtes, de manière à ce qu’elles se sentent moins seules et moins enclines au syndrome d’imposture. Il a aussi fait un sorte d’avoir des femmes aux postes de décision.

  • Julia Hartz, co-fondatrice et CEO d’Eventbrite, a réussi à attteindre la parité sans mesures spéciales, mais simplement en ayant des rôles modèles féminins au sommet de l’entreprise.

  • Enfin, le cas particulièrement intéressant est celui de la célèbre plateforme de chat Slack, créé par Stewart Butterfield, entrepreneur multirécidiviste. En quatre ans, la société est passée de 20 à plus de 1000 employés, dont 45% de femmes, représentant 48% des managers et 34% des métiers techniques. Comment Butterfield et son équipe ont-ils fait ? En prenant la décision fondamentale de faire de la diversité et de l’inclusion une priorité explicite. Cela se traduit dans les valeurs de l’entreprise qui incluent la curiosité et l’empathie, tellement peu valorisée dans la Silicon Valley. La motivation de Butterfield n’est pas l’argent. C’est par souci de justice et parce qu’il pense que c’est mieux pour le monde en général. Le chemin n’a pas été facile, et le démarrage compliqué puisque Slack n’a embauché sa première femme qu’au cinquantième recrutement.

Je vous invite à lire les pages où les mesures sont détaillées (autour de 235), mais je tiens à mentionner deux clés de leur succès :

  • Ils ont renoncé aux tests d’écriture de code devant un panel de recruteurs, qu’ils trouvent paralysants,

  • Ils ont explicitement demandé à leurs employés de recommander des personnes différentes d’eux.


Voilà une partie de ce que je retiens de ce livre passionnant, dans lequel vous apprendrez également beaucoup sur les entreprises de la Silicon Valley dont Paypal, Yahoo, Google, etc., et sur le clan des fondateurs de ces sociétés.

Pour une liste complète des livres recommandés par mes invitées, je vous prépare un article pour bientôt.


Bonnes fêtes !!

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