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Du COMEX d'un grand groupe de construction à CEO en startup tech

Saison 2 - Episode #44

Série Tech à impact

Prendre la direction d'une startup greentech avec Chloé Clair, CEO de namR

Après un parcours académique exceptionnel incluant Polytechnique et un diplôme d'architecture, Chloé Clair a travaillé dans le domaine de la construction jusqu'à occuper un poste au comité exécutif de Vinci Construction. Elle a ensuite basculé dans une startup pour changer d'échelle.

Nous échangeons sur ce parcours, sur ce qui l'a conduite à changer de voie en prenant la direction de Nam'r, et surtout sur les carrières au féminin.

Les références de Chloé :

  • La femme qu'elle admire : Zaha Hadid, architecte star iranienne,

  • Le livre qu'elle recommande : "Sans carte ni boussole" de Marc de Leyritz

  • Les podcasts qu'elle aime : GDIY, "Legend Ladies" et "Les baladeurs",

  • L'association qu'elle soutient : "Elles bougent" pour leur action auprès des plus jeunes.

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Transcript de la discussion avec Chloé Clair


 

Aurélie    00:25

Bonjour Chloé et bienvenue, est-ce que tu peux te présenter?
 

Chloé Clair    01:30

Moi, je suis à l'origine ingénieur et architecte, pas architecte en informatique, mais architecte en vrai bâtiment et j'ai travaillé 15 ans dans le BTP. Et puis j'ai commencé une nouvelle vie il ya  2 ans et demi où je suis passée du BTP à la tech et je dirige aujourd'hui une start-up innovante d'une cinquantaine de personnes qui s'appellent Nam’r, qui est une Green tech et qui produit des données sur les bâtiments et sur les territoires à partir d'open data, que ça soit avec des outils d'intelligence artificielle, soit avec des outils métiers d'ingénierie physique. On calcule cette année notre bilan carbone et on s'est dit, il faudrait que notre bilan carbone puisse être compensé au moins 100 fois par notre action. Et si on atteint 1000? Eh , on dira que c'est 1000 finalement.
 

Aurélie    02:13

- Je voulais revenir un peu sur ton parcours, donc tu as fait des études brillantes ta polytechnique à l'école, des ponts en même temps qu'un diplôme d'architecture, tu l'as complété par un master en Californie, à Berkeley. Qu'est-ce qui t'a motivée ? Et qu'est-ce que tu retires de ces années d'études auxquelles t'as consacré beaucoup d'énergie et beaucoup de temps ?
 

Chloé Clair    02:32

- Ce qui m'a motivé, c'était la curiosité et c'est ce qui motive encore aujourd'hui, hein, qu'on soit bien clair, le plaisir d'avoir mon cerveau qui carbure à 200 à l'heure. J'avoue, j'avais un vrai plaisir intellectuel pendant mes études, à ce que mon cerveau comprenne des trucs ultra compliqués et j'ai su très vite, quand j'ai commencé mes études d'archi, que j'étais quand même une vraie ingénieur et que je ne ferais pas d'architecture purement en tant qu architecte. Et j'ai pourtant continué ses études. Parce qu'elles étaient passionnantes.
 

Aurélie    02:59

Le master que t'as fait à Berkeley, tu peux nous en parler un petit peu ? Pourquoi t'es parti là-bas ?
 

Chloé Clair    03:05

- Alors je suis partie d'abord en année de césure, parce que même si j'ai fait des études très longues, j'ai toujours essayé de travailler un peu au milieu. Donc et je suis partie en tant qu ingénieure structure à San Francisco dans un grand bureau d'architecture qui est une expérience formidable, d'être à 23 ans, de vivre à San Francisco. Et c'était tellement chouette que je me suis dit, faut trop que je reste ! et donc je me suis inscrite à Stanford et à Berkeley. J'ai été prise. Berkeley était nettement moins cher, donc j'étais prise à Berkeley donc j'y suis allée en master de civil Engineering. En plus, comme c'est San Francisco, c'est du sismique et tout, donc c'était vraiment the place to be, pour les ingénieurs civils. Et en plus, ils acceptaient de me prendre avec des options d'architecture pour que je puisse faire compter une année d'archi en plus. Donc j'ai eu la chance de faire les 2. La réalité d'un master à Berkeley, alors déjà, c'est assez différent de pas payer ses études et de les payer. Mine de rien, même si j'ai une bourse à un moment, l'argent a été sur mon compte, j'ai été beaucoup plus engagée. Je veux dire, je me disais, là j'ai payé, il faut que je récupère quelque chose. Et puis comme j'ai travaillé un an, j'aime bien le système américain où le master se fait très souvent, après 2 - 3 ans de travail parce qu'en fait, on sait ce qu'on vient chercher et moi j'avais vu mes lacunes l'année précédente, et là je venais vraiment les chercher. Et donc j'ai travaillé comme une folle, mais c'était tout le monde pareil, c'était pas  moi j'étais la bonne élève hein, j'étais nettement moins bonne que plein de mes camarades et on travaillait comme des fous dans un système de confiance. C'est à dire qu'on avait des examens, et nous, on avait juré qu'on n’ouvrirait pas les livres et moi j'étais là, on n'ouvre pas les livres, on les ouvre un peu quand même ? ils étaient là « non ! », c'était à l'américaine, c'est , tu triches, c'est non, tu vois? Et donc j'ai aussi appris cette droiture parce que les Français ont toujours eu comme ça. Moi, j'étais très comme ça, hop hophop et moi, ce que j'ai aussi aimé, c'est les profs. J'avais des profs, à minuit on leur écrivait en disant, « Oui, on pense que dans le programme Y a un problème et tout » il dit, « Ah oui, très bien, alors attendez changer ce truc là ». J'avais des profs ultra engagés et qui étaient d'ailleurs notés par leurs élèves et qui très bien payés, hein, c'est aussi un autre système, évidemment. Voilà eux-mêmes très bien payés mais qui avaient la sanction de s'ils n'étaient pas disponibles pour leurs élèves ou s’ils n’étaient pas bon, ils pouvaient aussi ne plus avoir de postes.
 

Aurélie    05:18

- Tu t'es très vite tournée, donc vers ce secteur, la construction, l'architecture dans ta carrière, qu'est-ce que tu trouves dans ce secteur?

Chloé Clair    05:27

- Laisser une trace, tu vois, quand tu fais de la programmation, c'est tout dans ton ordinateur, tu perds ton ordi, t'as tout perdu. Bon. Maintenant y a le cloud donc c'est bien, mais enfin en construction tu laisses une trace et t'as pas besoin de laisser une trace seulement si t'es architecte. En fait moi j'étais dans des équipes de constructeurs plutôt donc je coordonnais en général l'ensemble des études, c'est-à-dire les plans d'archi, les plans de structure. Sur les plans de plomberie, les plans d’élec, pour que tout ça fonctionne et que parce que quand tu coules un mur et qu'il est en béton, faut faire les trous au bon endroit pour que plus tard tout se passe bien, ça s'appelle la synthèse ou la coordination. Donc moi je dirigeais ce  de d'équipe, donc je dirigeais en fait tout le monde pour que tout le monde avance dans le même sens. Et le truc c'est que quand, surtout quand t'es jeune, tu travailles sur des projets de chantier donc t'es sur chantier et donc quasiment simultanément tu sors le plan de ferraillage de ton béton. Et une semaine après ils sont en train de le faire sur chantier. Et ça, tu vois cette ce côté hyper réel de ce que tu fais, ça, c'est assez génial la construction. Tu veux faire solo ? Bon, à la rigueur tu mets 3 plaques de placo chez toi, mais tu fais pas un immeuble, c'est non ! Et donc en fait il y a vraiment toute une chaîne d'équipe et ça m'a toujours plu. Le fait qu'on soit tous ensemble, qu'on souffre tous ensemble, alors il y a un petit côté en plus un peu dur « ouais on est tous ensemble », et cetera que j'aimais bien. Et après travailler aux côtés d'architectes de talent quand en plus on fait des belles choses, ça c'est top, et moi qui est une vraie sensibilité architecturale, même si je suis pas capable de faire des choses incroyables, j'accompagnais beaucoup les architectes à ce qu'on réussisse à faire ce qu'ils avaient envie , ce qu'ils avaient dessiné, parce que c'est un vrai challenge, hein et moi j'étais toujours celle qui passe, qui rend les choses réalisables et en plus, quand elles sont réalisées,  c'est magique.

Aurélie

Est ce que tu peux revenir sur les moments forts, on va peut-être pas faire toute ta carrière, mais les moments forts de ton parcours pour comprendre où tu en est aujourd'hui ?
 

Chloé Clair    07:20

- Les moments forts, je pense, c'est la première fois où je suis partie à l'étranger, alors c'est un stage de 3 mois, hein, c’est rien du tout. Mais même avec mes parents on partait pas à l'étranger en vacances donc enfin j'avais pas cette culture et je me suis retrouvée seule et j'étais désœuvrée. Donc pour ceux qui nous écoutent à l'époque y avait pas de Facebook, quand on était seul dans un pays qu'on connaissait personne, on connaissait personne donc il fallait aller dans un bar, trouver des jeunes, se faire des amis. Enfin c'était pas facile, j'étais en Pologne hein, j'étais pas à l'autre bout du monde et en fait j'avais un cinéma pas loin et j'étais jamais allée seule au cinéma par exemple et tout à coup en fait je suis passée de je suis allée au cinéma seule et puis après je suis allé traîner dans un ou 2 bars où j'avais compris il y a un peu des expats, des gens qui pouvaient parler anglais. Et puis après, il suffit de trouver un ou deux VIE à l'époque français et puis après on rentrait dans un groupe et c'était bon. Mais la première semaine a été terrible et après j'ai appris qu'en fait c'était une aventure l'étranger. Cette découverte de l'étranger, ça m'a donné le virus donc je lui ai fait la Pologne. Je suis parti donc 2 ans en Californie et après il fallait que je finisse quand même mes études d'archi donc je suis restée un peu en France et dès que j'ai eu fini, je suis partie avec Bouygues et là j'ai fait mon premier vrai chantier où j'étais sur chantier à Chypre. Et puis après à Trinidad et Tobago à Miami.
 

Aurélie    08:33

- C'était dans quel groupe de BTP à cette époque là?
 

Chloé Clair    08:37

- Chez Bouygues bâtiment International donc, de par son nom, tous nos projets étaient à l'international et à la période célibataire. Et puis y a eu la période après, où j'ai rencontré mon mari, où lors de mon premier enfant, on est parti en Thaïlande et là on a fait 6 ans d'expatriation en Thaïlande. C'était assez magique parce que d'abord j'ai pu participer à des projets fabuleux. Et je dirigeais à la fin toutes les études sur l'Asie. C'est vraiment génial et en plus d'avoir la chance d'être expatriés dans un très beau pays, donc enfin, j'avais l'impression d'avoir tout et après  il faut évoluer dans la vie. Donc six ans d'expatriation dans un même pays, faut bouger et j'ai pu là cette fois-ci, je suis passée chez Vinci construction et j'ai rejoint un COMEX et je trouvais ça déjà par rapport à la directrice technique en Asie, rejoindre un comex d'une entreprise de 15 milliards, c'est quand même un grand changement, un beau step up. Et j'y suis allée entre autres pour le step up et ça a été une formidable expérience et en même temps j'étais trop loin. Tu vois, le COMEX t’es dans la politique, et cetera, et là j'étais plus dans le, je touche plus l'opérationnel et c'est là que j'ai compris que  soit tu aimes et tu et tu continues de monter, t'es vraiment dans les postes de pouvoir, les postes de direction, de stratégie mais tu vas pas l'appliquer la stratégie donc tu vas la donner, tu vas donner les orientations puis après tu espères que ça ruisselle et suivant les boîtes ça ruisselle bien ou pas bien et que c'est là où j'ai décidé de d'arrêter cette carrière grand groupe.
 

Aurélie    10:02

- Ce poste juste sur ce poste COMEX, on est venu te chercher, c'est toi qui a un postulé, comment ça s'est passé?
 

Chloé Clair    10:08

- En vrai, quand j'étais en Thaïlande, je savais pas ce que c'est qu'une start-up, la french tech, enfin un chasseur de têtes. J'étais quand même très loin et donc comme c'est un ancien copain qui m'a appelée,  je l'ai écouté. Puis il m'a dit « Je suis chasseur de têtes et j'ai un poste pour toi » et en fait je correspondais pas exactement aux cases. Quand j'ai eu mon entretien, mon futur chef m'a dit, « Voilà, il faut dynamiser les réseaux, et cetera », donc ça c'est bon, super mettre en relation les gens, les faire bosser ensemble, et cetera. Puis après il me disait « Ah et quand il y a un problème sur un pont, venir à la réunion et dire quelle solution on doit prendre ». Il y a 2 jobs là, qu'on soit bien clair que là, toi tu peux mettre un éléphant grisonnant qui a  fait des ponts, des métros, des bâtiments, ce qui n'existe pas dans le BTP, enfin, chacun a ses spécialités. Un méga sachant, je dis en fait, on a sûrement 150 chez Vinci et c'était vrai, mais par contre toi tu me parles de mettre en réseau tous les gens de la technique, de les mettre en valeur, de les faire travailler ensemble, de partager leurs connaissances, de faire de la transfo digitale, de faire de l'environnement, de faire de l'innovation à la R&D et de mettre tout le monde en là-dedans. Ça, c'est un autre poste.
 

Aurélie    11:16

- Est-ce que dans ta carrière tu as eu le sentiment d'avoir touché à un moment le plafond de verre ou finalement non, jamais, et à ton avis pourquoi ? Parce qu'il y a quand même beaucoup de femmes qui en parlent en tout cas.
 

Chloé Clair    11:30

- Moi, je l'ai pas touchée, j'ai même tu vois le quand j'étais enceinte, donc de ma première fille, j'ai au moment où en fait, je devais repartir en expatriation, c'était ce qui était prévu parce qu'on m’avait bloquée en France, mais moi je voulais partir et donc quand j'ai dit  voilà, je vais être enceinte, il va y avoir un congé mat, donc je pourrais partir après et en vrai j'étais morte de trouille de dire je suis enceinte, mais par contre je suis volontaire pour l'expatriation pareil. Je me disais bon, laisse tomber, ça va pas marcher et ça a marché et j'ai eu 3 patrons pays ont dit « Ouais, moi j'ai un poste pour Chloé ». Par contre moi, avant de le dire je m'étais mis tellement d'obstacle ! Par contre, j'ai vu - et c'est pour ça que j'ai toujours beaucoup œuvré pour les femmes, on dit « Hein, t'es toujours un peu à fond? » - oui, j'ai vu des femmes sur des chantiers qui arrivaient, qui disaient,

« Ah je suis désolée, je serai enceinte, enfin je suis enceinte, mais de 2 mois », elle l'a annoncée au départ en disant, « Désolée, comme ça je vous aide à me préparer », dès le départ, elles étaient moins payées dès le départ.

« Ah, on donne pas de voiture de fonction parce que de toute façon dans 4 mois tu seras plus sur le chantier »

« Pendant que ma grossesse enfin pendant mon congé mat je serais content ed'avoir cette même voiture. »

Et puis alors imagine. Tu pars en congé mat en novembre et tu reviens en février, t'as pas de bonus l'année d'avant t'as pas de bonus l'année d'après? « Ah  non tu t'étais en congé mat ! ». Il y a des tas de choses comme ça, j'en ai vu partout, j'ai vu des femmes moins bien payées, tu sais quand t'as la même école d'ingénieurs t'en as 3 qui arrivent au même moment sur un chantier, ils ont 2 ans d'expérience chacun et que la femme est moins payée que l'homme. Mais, elle le découvre plus tard et un jour, elle découvre même qu'un mec dans son équipe est mieux payé. Tu vois? Donc ça je l'ai vu partout et j'ai vu qu'on n'osait pas dans le BTP donner, ça dépendait, non, ça fait vraiment, ça dépend des postes, ça dépend des gens, pas des postes, ça dépend des patrons, mais y en a qui ne donnent pas de postes opérationnels à des femmes mais plus par bon patriarcat : « Ah, elle a 2 enfants, ça, elle peut pas diriger un chantier. » Tu vois, c'est difficile, « elle pourra pas être là tôt le matin et tard le soir, on va pas lui faire ça parce que ces enfants ne pourra pas les voir » et donc on lui propose pas le poste. Et donc moi j'ai été dans des comités carrière puisque quand t'es en COMEX tu fais des comités carrière avec les hauts potentiels. Et qu'on est quand même dans des boîtes qui veulent faire avancer la féminisation, donc on descendait plus bas dans les grades de femmes pour être vus dans les comités carrière et j'ai entendu « Ah  non, elle, on va pas lui proposer ce poste là, elle était au Qatar, on va pas lui proposer ce poste là en Amérique du Sud parce que son mari a une a une boîte au Qatar qui tourne bien. » Et je dis, mais là, on vient de passer 50 bonhommes sur les 50 bonhommes, on n'a jamais émis l'hypothèse qu'il pourrait pas bouger parce que sa femme avait un super poste. J'ai pas quoi et je dis maintenant : «  C'est peut-être vrai hein? Peut-être qu'ils auront pas envie de bouger, mais mettez leur l'option sur la table » et tu sais ce plaquage, d'un bon du paternalisme, un bon paternalisme : «  Alors on va pas, ah là, elle vient d'avoir son 2ème enfant, on lui proposera la promotion l'année prochaine ». Quand tu vois, « on va d'abord, on va la laisser atterrir », tu vois, c'est gentil. Ces gens en plus, ils se disent, on participe vraiment à la cause des femmes et moi je dis : « Mettez les options sur la table, peut-être y en a une qui va dire, laissez-moi atterrir et l'autre qui va dire ouais, vas-y ». Et voilà. Et même maintenant dans ma start-up, quand j'ai proposé à des jeunes femmes d'être manager d'une équipe de 3, 4 personnes on dit, « je sais pas si je vais être au niveau » et moi, alors je dis « Ah bon  t'as pas envie? Bon  tant pis » et j'ai fait mais non, je me suis trompée, parce que souvent c'est la réponse des femmes, souvent c'est je sais pas si je suis au niveau, ça veut pas dire je le veux pas. Mais pour un homme qui a toujours eu que des hommes en face qui lui ont dit « Ouais j'y vais ouais ». Parce que c'est les hommes, eux, ont été programmés pour prendre les promotions et ceux qui ont pas envie, ils sont gênés parce qu'il faut qu'ils les prennent quand même, donc chacun son problème ! Il faut instruire les hommes que ça peut arriver, que quelqu'un dise « je suis pas au niveau », mais ça veut pas dire qu'elle n'a pas envie d'avoir le poste. Il faut lui dire, « je pense que tu es au niveau et je vais te rassurer, je vais t'accompagner ». Donc il y a des vrais plafonds de verre, il y a des vraies inégalités. Je pense qu'il y en a de moins en moins. Tu vois quand tu fais l'index d'égalité, homme ou femme, c'est quand même bon, ça permet de corriger certaines certaines choses qui étaient faites et qui sont pas normales. Mais bon, j'ai quand même vu des trucs pas cool, moi j'ai eu la chance que les trucs pas cools me coulaient dessus, mais par contre on m'a souvent proposé des jobs transverses d'animatrice. Tu vois, on m'a pas dit que « Chloé, il y a ce chantier incroyable, il faut que tu diriges », j'ai dirigé des chantiers parce que machin était absent, que je pouvais le prendre. Ah tiens, je vais le prendre. Enfin tu vois, j'ai toujours bricolé et puis j'étais heureuse en tant que plutôt dans la partie technique donc je l'ai pas cherché mais on ne l'a pas nécessairement, on l'a pas proposé, tu vois. Et moi je coache pas mal de jeunes femmes et encore une là dernièrement elle me dit « Ouais tu comprends, je n’ai pas assez d'équipe, je veux avoir des gens dans mon, je veux avoir une équipe mais il me la donne pas ».

Dans la construction t'as des grades que tu sois chez Vinci, chez Bouygues, t'as des grades, elle me dit « Je suis pas au bon grade » et tout,

 je dis  « tu vas le voir ton patron et tu lui dis, « Je veux tel grade », s'il dit "t'es pas au niveau", tu dis "qu'est-ce qu'il faut que j'active pour aller à ce grade là? Et à propos, j'ai envie de diriger, donc donne-moi des gens dans mon équipe »,

je lui dis, « Je te jure qu'il va t'en donner parce qu'en général t'es content quand y a quelqu'un qui demande plus ». Elle me dit: "tu crois?" Elle y est allée et elle a 3 personnes, elle est toute jeune femme, et là ça y est, son équipe de 3 personnes, elle a été tout de suite promue.

Mais juste parce qu'elle a pas demandé clairement, les hommes vont pas te proposer naturellement un nouveau grade ou 3 personnes dans tes équipes, ils vont naturellement, ils ont 2 personnes, un homme, une femme, en face, ils vont penser aux mecs, mais pas en se disant, « la fille va pas y arriver », c'est, il y a des réflexes, quand t'étudies les biais psychos, et tout  ce qui se passe, en fait c'est comme ça. Donc les filles, il faut aller chercher les choses et en plus quand tu vas aller chercher t’as en fait en face de toi la génération de ceux qui payaient moins bien les femmes et cetera, elles commencent à être en voie d'extinction. C'est ça la bonne nouvelle !

Donc en gros, si vous allez chercher des choses auprès de vos jeunes patrons ou de vos patrons qui sont bienveillants et qui sont d'ailleurs les mêmes paternalistes qui disaient être, on propose pas si tu vas chercher, ils vont dire « Ah  ouais OK », donc faut y aller.

 Par contre, il faut y aller avec un max de confiance, c'est à dire quand il va dire  « Tu t'en sens capable ? », faut pas dire « je sais pas si j'ai les compétences », là c'est mort ! Donc il faut y aller en se sur-motivant, faut juste se dire que tous les autres ont fait avant, c'est à dire pas avoir les compétences, tant que t’as pas fait le job,  tu sais pas le faire, qu’on soit clair, par contre, tout le monde apprend sur le terrain. En plus, je pense que c'est toujours mieux de faire un job avec de l'écoute, de l'entente,  moins d'égo, en particulier dans le BTP, dans un monde où ceux qui montent sont ceux qu'ont en général le plus crié sur un chantier, qui sont ceux qui ont plus de quoi de bagout et tout t'as l'impression que diriger, c'est être charismatique mais pas charismatique, dans un sens de quelqu'un qui a une vision, mais quelqu'un qui, « grrrrrrr » tu vois. Et en fait,  tu mets plus de femmes en position de management, et ça se passe mieux, la coordination entre les diverses parties se passe mieux parce que, en général, une femme, justement parce qu'elle ne dit pas « j’ai toutes les compétences, et je suis la meilleure », elle va écouter ; et je déteste faire le management au féminin ou au masculin, il y a aussi des hommes qui écoutent, et cetera, mais il y a… j'aime bien le mot de Christine Lagarde qui dit "si Lehman Brothers s'était appelé Lehman Sisters, y aurait pas eu de crack en 2008" parce que tout ça, c'était qu'une histoire d'égo.
 

Aurélie    18:59

- Avant qu'on revienne à ce que tu fais aujourd'hui, on va peut-être parler justement du sujet des quotas. Donc j'avais vu que tu avais fait un post suite à une discussion avec Bruno Le Maire, donc je suis hyper curieuse de ce que vous êtes dit et j'aimerais beaucoup t'entendre sur ce sujet.
 

Chloé Clair    19:13

- Eh bien, en fait, Bruno Le Maire avait réuni on était quoi, 4 femmes à un petit déjeuner. Donc tout en haut de Bercy, et donc son propos, c'était comment est-ce qu'on met un peu - le propos de ton podcast - comment est-ce qu'on met plus de femmes dans les métiers techniques ? C'était pas tech, c'était plutôt technique, avec aussi la proportion de l'industrie. Donc tu vois, y a la patronne de Delkia qui est à côté de moi, et cetera, et on a parlé, évidemment des quotas et on a aussi parlé du système des grandes écoles en France, un système où t'as 17 - 18 ans, tu viens de passer ton bac et tout à coup pendant 2 ans tu vas faire une compet ! Pourquoi ce système-là, est-ce que c'est le meilleur ? On sait pas, mais en tout cas c'est ça, et donc ce qui se passe, alors je parle d'avant la réforme avec les mathématiques qui a tout foutu en l’air, regarde les choses mais avant, t'avais quand même 50 - 50 de filles en terminale S et tu te retrouves avec 25 % en prépa. Enfin, tu te retrouves d'ailleurs toujours avec 25 % en prépa, ça veut dire qu'y a un moment les filles partent en université dans différents programmes, mais pas en prépa et les garçons vont en prépa. Et pourquoi y a pas 50 - 50 après, et en fait c'est parce que, de nouveau, on n'a pas été programmé à la compétition. Moi typiquement, tu me dis « y a de la compète » genre au bowling, enfin, ça m'intéresse pas et heureusement, on m'avait pas dit que la prépa c'était de la compet. On m'avait dit, « C'est beaucoup de maths », c'est parce que « l'école d'ingénieurs te permet de faire ce que tu veux plus tard » et comme j'avais pas aucun choix, j'étais, c'est bien, je vais faire le non choix. Mais ce qui se passe, c'est qu'il y a quand même une propension à dire au fait que ça va être dur. Moi, quand je suis arrivée en prépa, on m'a dit : « on n'aime pas les filles dans la prépa parce qu'elles pleurent » déjà, ça commençait bien, tu vois, tu te sens bien »,

Aurelie : « ouais, ça donne confiance »,

Chloé : Voilà, ça donne confiance, alors après il y a 2 réactions, il y a la première de se dire : « C'est horrible, je suis pas à ma place ». Et de s'enfoncer tranquillement dans le truc et la 2ème, de se dire « OK, Tu dis ça donc tu vas voir, moi je vais pas pleurer ! », et j'ai pas pleuré, alors j'ai pleuré un peu à la maison, quand même faut dire, mais j'ai pas pleuré à l'école et je voyais des gens qui pleuraient parce qu'on avait les 2 sur 20, des trucs horribles, et cetera, et ils pleuraient et moi je ne pleurais pas et j'avais envie tout le temps d'aller dans le bureau du directeur : « Regardez, voyez mes yeux, je pleure pas. » Tu sais, c'est ce qui te rend, ce qui ne te tue pas te rend meilleur. Bon, on va dire que c'est un peu ce genre  de choses et donc bref, pour répondre je reprends mon Lemaire, excuse-moi, je diverge, on parle des quotas, en fait on se dit : « Est-ce qu'il faut des quotas dans les écoles d'ingénieurs? » Bruno Lemaire dit : « non mais attendez, je vais faire la révolution, ils ne vont pas me laisser faire, il faut un truc qu'on me laisse faire, un truc où j'ai le pouvoir » et on est arrivé à se dire que peut être il faut des quotas dans les l'entrée en classe PRÉPA, c'est-à-dire que, quand tu fais Parcours Sup puisque Parcours Sup tu peux complètement orienter les choses et bien  tu t'arranges pour avoir 50 – 50 de filles et garçons dans chacune de tes prépas scientifiques. Et donc c'est l'une des propositions de la loi de réindustrialisation verte. Moi dans ma promo d'école, déjà, on est 50 filles pour 400 donc on était 12 et demi % et que je me disais que dans 10 ans on serait 20 % et que dans 20 ans on serait 40 tu vois enfin que les choses allaient avancer.  Non, 10 ans plus tard, y avait toujours 13 % et aujourd'hui rentrées via la prépa toujours 13 % alors ils disent 17, alors déjà en 20 ans passé 12 à 17 c’est moyen, mais en plus celles qui passent par la Prépa, c'est que 13 % c'est le même quota que moi il y a 20 ans ! Donc, oui il faut des quotas et puis c'est ça qui change les choses. Et aujourd'hui les femmes sont dans les conseils d'administration et ça change les choses là. La loi Rixin sur le fait qu'il faut des femmes dans les CODIR qui sont pas qu'en RH ou en communication,  dans des postes opérationnels, mais ça change tout, ça y est ils se disent « Ah mais j'ai pas de vivier »  oui, mais mon gars il fallait le construire, il fallait pas laisser partir toutes les femmes à 32 ans. Parce que les femmes, elles, partent des boîtes dures, de ces grosses boîtes, quand elles ne se sentent pas aimées, à 32 ans, quand on les voit qu'elles sont moins bien payées que les autres, qu'elles n’ont pas de bonus pendant 3 ans parce qu'on leur a dit, « Ah, t'as fait 2 gosses, donc tout ça étalé sur 3 ans », pas de bonus pendant 3 ans. Des choses comme ça, c'était Madeleine Albright:. "quand on donnera des postes de femmes à des femmes incompétentes, on aura vraiment atteint la mixité."
 

Aurélie    23:16

- C'est ça. Excellent, excellent, voilà.
 

Chloé Clair    23:21

- Et surtout si tu dis aux filles, il y aura 50 % de filles, c'est la compèt mais tu seras pas seule. Tu vois, je sais pas à quel moment on a programmé nos filles pour qu'elles soient, qu'elles pensent que c'est pas pour elles parce qu'on en parlait justement avec Bruno Lemaire et avec d'autres personnes, au Maroc et en Tunisie, et je connais moins bien l'Algérie, les filles sont dans les écoles d’ingé, il y a une vraie mixité dans les écoles d’ingé, donc à quel moment en école primaire ou en collège en France, on a dit aux filles que les maths c'était pas pour elles, et à quel moment dans les écoles primaires et au Collège, au Maroc et en Tunisie, on leur a pas dit que c'était pas pour elles et elles se sont dit  « ouais, j'y vais, normal » ? Sur les chantiers de Bouygues au Maroc, tu as énormément de femmes qui sont conductrices de travaux qui sont, qui sont managers. Tu as plein de femmes partout, moi dans la tech ici j'ai plein de filles qui viennent de, qui ont des diplômes, du Maroc et de Tunisie, parce que c'est là que j'arrive à avoir un vivier de filles dans la tech.
 

Aurélie    24:23

- Je voulais qu'on passe sur ton poste actuel donc tu étais dans un grand groupe, un poste de direction et à un moment tu acceptes de quitter le confort de cette position pour prendre la direction d'une start-up. Alors voilà, est-ce que tu peux nous expliquer comment ça s'est passé, pourquoi ce choix ?
 

Chloé Clair    24:40

- Là, j'avais pris plein de marches, j'étais hyper contente de mon poste, était vraiment génial et vraiment hyper intéressant et mais il y avait 2 choses :

 Un, le fait d'avoir, j'étais quand même dans un poste transverse d'animation, j'avais des budgets que je donnais aux gens pour faire des projets d'innovation, mais j'avais pas le pouvoir de faire ruisseler tout dans l'entreprise et je trouvais que ça ruisselait pas très bien. Donc tu vois ça, j’étais un peu frustrée et j'avais l'impression que j'étais un peu le porte-parole de l'environnement, de la Transfo digitale, et cetera, mais qu'en vrai l'entreprise s'en fichait. Je prenais conscience que j'avais pas assez d'impact dans mon entreprise et c'était pas de l'impact environnemental, c'était de l'impact juste tu vois de quand tu fais les choses ça que ça avance, que ça fasse vraiment fonctionner et comme moi je fais avancer les choses dans la transfo digitale et dans l'environnement, je trouvais qu'en fait, j'étais juste là pour faire des reports encore un peu greenwashing sur les bords et j'étais pas d'accord.

Et la 2ème chose c'est que le COMEX c'est un milieu politique et de puissance et que c'est pas ce qui me convient mais après c'est très ça, c'est vraiment très personnel et donc je me suis dit faut que je change d'échelle. En vrai j'avais envie de retourner sur le chantier mais ça aurait été être moins 10 degrés de là où j'étais. Donc tu vois ça, tu ne peux pas vraiment, c'est difficile et donc il faut juste changer d'échelle ailleurs et la tech me passionnait. Je disais tout à l'heure qu’être curieux c'était ce qui m'avait toujours plu dans les études et donc je suis allée faire une certification en intelligence artificielle pour comprendre tout ça, me dire, c'est les grands changements dans notre société et j'ai trouvé ça fascinant et je me suis dit : « comment est-ce que j'applique ça à mon métier? Comment est-ce que ça peut améliorer des choses ? » Donc j'ai fait des projets d'innovation sur ces sujets là, mais de nouveau les mecs étaient hyper heureux d'en parler, mais à aucun moment je pense dans leur tête, ils se disaient, on va vraiment le mettre en place et donc ça n'avait pas de sens et c'est comme ça que moi, j'ai rencontré Nam’r, la boîte que je dirige aujourd'hui en tant que cliente. Et j'ai été fascinée par la tech et ce qu'on est capable de décrire les bâtiments, les territoires, grâce à des données qui sont issues de l'Open data, ensuite, qu'on retravaille en machine learning, ensuite, auxquelles on rajoute des règles métiers pour pouvoir faire des stratégies globales, d'où est-ce que je mets le poids du corps pour la rénovation énergétique, pour installer des renouvelables, pour faire du net 0 artificialisation, pour faire baisser les îlots de chaleur dans les villes, tout ça, gâce à la mesure donc, grâce aux données et comme ça on fait les choses de manière intelligente. Donc l'opportunité était là et la seule chose qui me faisait rester, c'était de me dire que si je partais, il y avait plus de femmes au COMEX, alors heureusement, on m'a remplacé par une femme, et qu'y aurait plus de personne pour défendre, faire la suffragette. Après, je me suis dit : « tant pis, il faut qu’il y en ait d'autres ». Et puis, c'est pas à moi de porter le drapeau pour tout le monde non plus. Donc tant pis, je suis partie.

Aurélie :

Tu es partie donc ,pour le poste de CEO de Nam’r…

 Chloé 

Voilà, de Nam’r et il faut trouver du business, et cetera, et on n'est pas encore en rythme de croisière, par contre on a une techno qui fait rêver, une vision géniale, des produits hyper intéressants mais nouveaux, que l'on prend pour du Nice to have que j'explique, c'est du must have, voilà. Et puis surtout, j'apprends cette nouvelle économie à base de Product Owners, d’UX, de growth. Tous ces mots, ces gros mots que je connaissais pas il y a 2 ans et ce qui montre aussi qu'on peut tout apprendre. Tu vois quand tu dis, et là je parle pas aux jeunes filles qui nous écoutent, mais plutôt aux filles de mon âge, quand tu dis : « oui, c'est une nouvelle société, j'en fais pas partie, j'ai pas tik tok », moi j'ai pas tik tok, mais je sais ce que c'est maintenant que du marketing digital, que du SEO, que tout ça. Et franchement il y a encore 3 ans j'avais les pieds dans le béton ! donc ça s’apprend- il n’y a rien qui s'apprend pas et que si un jour je veux apprendre, je le ferai le moment venu. En tout cas, il n’y a pas de difficulté et je pense que, là on revient au début, à partir du moment où t'as été où t'as baigné dans un environnement scientifique, c'est-à-dire où on t'apprend un raisonnement logique,  tu peux tout faire. Tu peux tout faire sur des manières techniques. Moi ce que je trouve difficile, et j'adore quand y a des gens plutôt littéraires qui sont dans la tech, c'est qu'ils ont dû passer par d'autres chemins. Ce qui est intéressant c'est que souvent ils pensent différemment. Ça les empêche pas du tout de comprendre la tech, t’as pas non plus besoin d'avoir fait des équations acoustiques en prépa pour comprendre l'intelligence artificielle sur le bâtiment, tu peux être pas de la tech et aller dans des boulots de tech. Je trouve que ce n’est pas facile d'apprendre ce raisonnement logique. Par contre, comme tu l'as appris différemment et sûrement et souvent sur le terrain, t'apportes aussi des choses différentes. Enfin je faisais un entretien d'embauche avec une jeune femme qui me dit : «  j'ai fait Sciences Po, j'ai pas fait une école d'ingénieur, donc évidemment  tu vois je suis pas au niveau » . « Ah non moi je te prends justement parce que t'as fait science po parce que t'as tu vas avoir un esprit différent de tous les gens qu'on on fait une bonne prépa qu'on étudie en France là, qui ont le même système de pensée et au contraire vient nous disrupter, vient nous parler de comment t'as pu, toi, aborder du product, des choses comme ça, différemment, avec plus de psychologie, avec plus de compréhension, de plein de plein d'autres choses philosophiques, et cetera. J'essaye de construire une équipe justement diverse pour servir l'entreprise.
 

Aurélie    29:53

- C'est quoi les ambitions, en fait, pour Nam’r dans les 3 prochaines années. C'est quoi les challenges en fait que tu relèves ?
 

Chloé Clair    30:06

- Les challenges, c'est vraiment de passer à l'échelle d'arrêter de se battre pour vendre nos produits, pour faire comprendre qu'on a besoin de cette vision dont je te parlais. Nos données permettent de faire toutes les stratégies de rénovation énergétique de l'installation de renouvelable, et cetera. En amont, ce sont des simulateurs ultra puissants et qu'il vaut mieux faire ça et tu vois, on parle avec des ministères et tout, et cetera, il vaut mieux faire ça que distribuer des aides et d'espérer qu'un jour ça tombe sur les maisons qu'il fallait rénover, quoique dans le lot, il y aura, il vaut mieux dire  les 20 % qu’il faut rénover et qui permettront de récupérer les quatre-vingts % de gains énergétiques, à aller chercher pour le même budget, c'est ceux-là Et donc mon challenge c'est ça et mon challenge aussi d'être écosystémique, si tu veux en fait l'idée c'est que, pourquoi je travaille sur les bâtiments actuels ? Parce qu'en fait si tu veux habiter la ville en 2050 il faut que les bâtiments actuels se soient les lieux de vie de la ville de 2050. Or, s’ils sont invivables en été, si ils sont inchauffables en hiver, s’ils ont les problématiques d'inondabilité et des choses comme ça, ça va pas le faire et on va continuer de construire, continuer l'artificialisation des trucs neufs, donc artificialiser plus, utiliser des matériaux en plus.

Alors que tout est là et qu'on a aujourd'hui le bâtiment c'est pas de la R&D , je suis pas en train d'inventer l'avion à hydrogène et tout hein y a zéro R&D, on a tout qui est là et on sait tout faire et on a les technos aujourd'hui. Faut juste bien réfléchir les choses et donc t'as un côté aussi écosystémique, en fait, quand tu veux planifier une ville, te dire où est-ce qu'il vaudrait mieux rénover ? Qu'est-ce qui où ce qu'il vaudrait mieux redévelopper ma ville et cetera ? Eh bien, il ne faut pas regarder que le carbone, il ne faut pas regarder que l'adaptation, la résilience, regarder l'eau, faut regarder la biodiversité, vous regardez ce qui est là avant ce que tu veux pour plus tard et donc c'est un modèle sur contrainte, et cetera, des modèles très complexes et nous on permet de les avoir en ayant toutes les informations au bâtiment, on peut faire des modèles sous contrainte assez simples où on peut interopérer toutes ces contraintes et donc pouvoir trouver le meilleur potentiel, la meilleure solution en fonction de stratégie choisie par des hommes politiques. Tu vois, tu peux décider de rénover une ville, les bâtiments les pires en termes de passages énergétiques ou les bâtiments qui ont les gens qui sont le plus dans parmi les pires, mais un plus gros paquet mais où il y a plus de précarité énergétique. Et c'est un choix politique et là tu le laisses aux politiques de faire ce choix et ce qui vaut mieux baisser vraiment, on va dans le climat, et puis on donnera des chèques énergie à ceux qui sont dans des passoires mais pas aussi passoires que les autres. Ou bien tu te dis, je vais faire les deux. Enfin tu vois mais c'est des choix politiques et nous on n'est pas là pour faire les choix politiques mais on est là pour donner ces options de choix et quand le choix politique est fait de dire voilà la meilleure stratégie pour le faire, les meilleurs euros dépensés.

 Cette vision écosystémique, je ne la vends pas aujourd'hui, je vends des modules de rénovation énergétique, des modules de risques climatiques, je vends par verticales parce que les entreprises ou les collectivités ou les ministères et cetera n'ont pas les postes des gens qui regardent l'ensemble. Donc aujourd'hui notre société est pas du tout assez mature pour prendre la mesure de la puissance des données qu'on produit, c'est pas gênant tant que moi j'arrive à vendre des solutions peut-être moins matures. Et qui permet d'avancer, qui permet de qu'on continue de faire cette base de données incroyable qu'on est en train de faire et qui permettront, dans 3 - 4 ans quand quelque part, le marché sera mature, qu'on comprendra, qu'il y a pas que le carbone. Je pense que là ça fait déjà 3 années de sécheresse d'il y a une ou 2 encore, on va se dire bon, l'eau quand même, la biodiversité, on va se dire non quand même, faut vraiment faire les choses, donc y aura du réglementaire. Et qui dit réglementaire, nous on sera là pour regarder les trucs multicritères. Donc mon challenge c'est que j'espère dans 3 ans on pourra faire des solutions multicritères en tout cas on pourra les vendre. Mais c'est fascinant.

Et puis on y croit. On est, j'ai que des gens passionnés ici.

Aurélie

Je veux revenir sur la question du financement parce que tu parlais de la difficulté pour les investisseurs de te suivre sur un marché où, en fait, ton offre est en avance de phase, alors je vais probablement organiser une table ronde sur le sujet du financement des projets à impact par des entrepreneurs, notamment des entrepreneurs femmes. Comment est-ce que ça se passe pour vous ? La levée de fonds, est-ce que c'est une question, un souci ?
 

Chloé Clair    34:46

- Je dois dire qu'aujourd'hui, quand on est une entreprise à impact, c'est peut-être un peu plus facile, mais ça dépend. On n'est pas toujours entre guillemets, à la mode. Il y a 2 ans, c'était l’hydrogène, il y a un an, c'était les bibliothèques. Cette année, c'est le quantique, la très forte Deep tech. Alors ce qui est intéressant, c'est qu'on fait de l'impact avec l'intelligence artificielle, donc on a, on peut surfer sur 2 vagues de mode et donc c'est là qu'on se dit en fait avec un tout petit peu de recul, que dans la vie il y a aussi des opportunités qui sont finalement des externalités. C'est votre idée, est ce qu'elle a la mode à ce moment-là et ce que donc les investisseurs ont envie d'y aller. Et puis après, il y a heureusement une part d'interne, c'est-à-dire dans quelle mesure on est on est convaincant et on croit dans ce qu'on fait et on est aussi je pense droit dans ses bottes sur ce qu'on sait et ce qu'on ne sait pas. En tout cas moi, j'ai toujours eu un discours de vérité avec mes investisseurs. En fait un investisseur, on va faire une aventure avec lui, il faut de la confiance et donc je pense qu'il ne faut pas être différent le jour où on se présente à lui ou à elle par rapport à sa vie, parce qu'il y a eu il y a une vraie aventure humaine derrière et j'ai vu beaucoup d'entreprises se déchirer avec des fondateurs géniaux et qui se sont déchirés avec leurs investisseurs. Et au final, c'est eux qui ont le pouvoir, donc il faut bien choisir. Il faut bien se choisir et puis après la réalité c'est que parfois on n'a pas le choix, et on fait avec ce qu'on a. Et après à soi de construire une histoire avec des gens avec qui peut être on a pas autant d'atomes crochus qu'on voudrait.

Il y a aussi ça dans mes conseils à prendre qui est que finalement le discours de vérité est OK en bourse. Et j'ai vu des gens private equity et c'est vrai que leur question ça a été « Combien de millions d'euros tu veux gagner ? Quand, dans combien de temps tu veux partir, avec quelle richesse ? » Mais je vais vous parler de mon projet je pareil, ils étaient hyper choqués que je construise pas une entreprise pour être richissime à la fin. Je dis, cerise sur le gâteau, je veux bien, mais si tu veux en première conversation comme ça où tu es autour d'un verre parce que j'ai pas finalement beaucoup pitché du private equity,s mais j'en ai beaucoup rencontrés, c'est ça qu’ils me demandent en tant qu’entrepreneuse ? Et donc et là peut être de nouveau une espèce de trucs féminins où on n'aime pas trop parler d'argent, on aime pas trop d'ambition financière, moi j'ai été hyper choquée et aujourd'hui par contre je me dis « Ah  tiens, prochaine aventure, il faut que je pense aussi à l'intérêt financier », c'est vrai,et je me dis qu'il faut que j'y pense, que j'en parle, que je comprenne mieux les leviers que je comprenne mieux les systèmes qui peut y avoir de NBO de LBO et cetera dans les entreprises qui permettent à leurs dirigeants de s'enrichir de la valeur qu'ils ont apportée à l'entreprise. Et ça c'est des choses auxquelles je ne pensais pas avant. Et je comprends qu'en fait, ils le recherchent, mais c'est violent la façon dont ils posent la question, et moi j'étais un peu étonnée et donc je pense aussi que pour entre autres, les femmes qui nous écoutent, les autres repreneurs qui nous écoutent, il faut penser à cette question d'argent. Il faut être capable d'y répondre, non pas comme une vierge effarouchée, un petit peu comme simplet, mais bien y réfléchir. Ça ne veut pas dire qu'on fait ça pour l'argent, mais il faut réfléchir et être capable de d'avoir des réponses sur l'aspect financier des choses parce qu'on y laisse énormément de temps. On y laisse beaucoup de choses et donc c'est un peu un donnant donnant et d'ailleurs c'est pour ça qu'on donne des BSPC et cetera aux gens qui travaillent dans nos entreprises pour que pour aussi les motiver à être engagés dans l'entreprise et à être intéressés à la valeur de l'entreprise.
 

Aurélie    38:14

- on reviendra peut-être, si on a le temps, à la question de ce que c'est que la Green tech, je voudrais vraiment qu'on prenne le temps sur les questions personnelles. Si tu veux bien donc à titre personnel, tu l'as un petit peu évoqué, quelle est la prochaine étape que tu t'es fixée ?
 

Chloé Clair    38:30

- Moi, je voudrais réaliser la vision que j'ai eu, j'ai de Nam’r. Puisque comme toute entreprise, on a dû un petit peu changer de business model, changer de vision peut être moins ambitieux sur la vision et pour moi la vision de Nam’r, c'est donc de décrire le monde physique par la donnée et de révéler les potentiels de transformation des bâtiments. Mais clairement soyons réalistes, elle n’est pas avant 2 ou 3 ans, ça je sais que c'est ce qui va arriver. Et puis après, peut-être qu'il faudra penser à la sortie et peut-être que autre aventure entrepreneuriale, pourquoi pas, j'avoue que je m'y plais énormément.
 

Aurélie    39:05

- Tu te vois faire un ton projet en fait quelque chose sur lequel toi tu te positionnerais ?
 

Chloé Clair    39:11

- Jusqu'à il y a quelques mois, je pensais que non. Et puis je me suis dit que, en fait, j'ai vu, j'ai vu des gens, les serial entrepreneurs peuvent aller assez vite. En fait, j'étais, je suis pas prête à repartir dans 5 ans de marche dans le désert avec un ou 2 associés tous seuls, et cetera. Par contre, en fait ce que je vois aujourd'hui, c'est qu'on fait confiance aux serials entrepreneurs, que si j'ai fait une belle réussite avec Nam’r, on me fera confiance et que si donc j'ai une belle idée avec des gens avec qui j'ai envie de m'associer parce que c'est clairement pas quelque chose que j'aimerais faire seule, pourquoi pas, alors que si tu m'avais interrogé il y a un an, je t'aurais dit jamais.
 

Aurélie    39:48

On va faire un petit retour vers le futur si tu veux bien, et donc si tu pouvais revenir en arrière, te donner un conseil, alors ça serait à quel moment de ta vie et pour te dire quoi ?
 

Chloé Clair    40:13

- alors je m'en donnerais 2, j'ai le droit de m'en donner 2 ? Alors, je m'en donnerai un à la fin de mes études. Moi, je suis une génération qui est née avec le chômage. « C'est terrible, vous n'aurez pas de job, et cetera ». Et donc en fait, bien que j'ai fait des études de très haut niveau, la peur de ne pas avoir de travail était très forte. Et donc j'avais envie de voyager, mais je l'ai pas fait. Et prendre une année de césure pour voyager avec un but, ,je pense que c'est pas que le voyage pour le voyage peut-être faire un peu d'humanitaire, peut-être aller construire des choses, apprendre des choses, et cetera.,  c'est un bon moment pour le faire, en plus en général on a pas encore d'enfants. Voilà, et disons que ça je le regrette vraiment parce que par la suite j'ai pu partir des un mois et demi avec mon sac à dos, et cetera, c'était fabuleux, mais vraiment partir un an dans le monde à la découverte de l'autre, à la découverte d'autres systèmes aussi comprendre que le système français on est quand même assez chanceux. Enfin voilà. Donc ne pas hésiter à partir, mais cette génération n'a pas attendu.
 

Aurélie    41:07

- Oui, c'est vrai qu'ils le font plus facilement.
 

Chloé Clair    41:09

- Voilà. Et le 2ème Conseil, c'est quand je suis parti en expatriation en Thaïlande. Je suis restée 6 ans et j'avoue qu'en fait j'étais dans un très bon confort, mais finalement je me suis pas trop mise en danger professionnellement alors qu'en fait j'en avais très envie et puis comme j'étais dans mon confort, j'avoue que j'ai pas beaucoup bougé. Et ensuite le pas d'après que j'ai fait d'aller au COMEX de Vinci constructions, comme c'était une promotion incroyable et qu'elle m'a été proposée par un chasseur de têtes quelque part et que j'ai adoré le Boss avec qui j'allais travailler,  je me suis dit, il faut saisir l'opportunité, mais au fond de moi, j'avais envie de faire ce que je faisais chez Nam’r et je pense que j'ai quand même attendu 6 - 7 ans avant d'oser faire une aventure entrepreneuriale de plus petite taille et que je l'avais vraiment au fond de moi. Donc je me dirais ose, vas-y, qu'est-ce que c'est.
 

Aurélie    42:02

- Qu'est-ce que t'as à perdre?
 

Chloé Clair    42:03

- Exactement. Surtout que bon en plus, on est jeune en plus on peut rebondir facilement. Oui, voilà, c'est ça. Et puis en plus, enfin y a pas de vrai risque. Après tout dépen. Si j'étais mère célibataire et qu'y a que toi qui gère ton foyer,  c'est d'autres aspects, mais si financièrement c'est possible, faut pas hésiter.
 

Aurélie    42:24

- Ok, donc audace et aventure. Je vais passer sur les questions de référence en commençant par  la figure tech qui t'inspire, en général figure tech,  mais j'ai des invités qui préfèrent étendre un petit peu le spectre.
 

Chloé Clair    42:34

- Alors en fait, moi je m'inspire énormément d'autres femmes dirigeantes que je rencontre, des souvent plus jeunes femmes d'ailleurs que moi, qui se sont bougées, qui ont monté leur boîte, et cetera. Donc j'ai pas une figure tech, tu vois, ça va être ce qui est vrai, c'est que j'adore discuter avec d'autres CEO, que ce soit des hommes ou des femmes, mais quand c'est des filles, il y a un petit côté inspirationnel, un peu plus fort, c'est à dire que j'arrive à mieux me projeter. C'est pour ça qu'on a besoin de rôles modèles. Donc j'avoue que j'essaie de faire beaucoup d'événements où je rencontre différents CEO et ça me nourrit beaucoup. Et puis on parlera peut-être d'inspiration de podcasts, et cetera. Et ça je pense que c'est très important. Par contre, la vraie figure qui m'a beaucoup fait réfléchir, moi je suis ingénieur et architecte dans le bâtiment et pas en informatique, c’est Zeha Hadid, c'est une très grande architecte qui est malheureusement décédée il y a quelques années, peut-être une dizaine d'années maintenant, et c'est une femme iranienne qui s'est imposée dans le milieu des stars architectes, il y avait que des hommes et qui s'est imposé avec une architecture très forte, voire clivante. Voire je n’étais pas, je suis pas nécessairement très fan de son architecture, mais je suis fan, et j'ai travaillé avec son bureau, quelquefois, du fait de ne rien lâcher pour son art, pour sa vision et d'être là au milieu de tous ces hommes et de ne pas essayer de faire semblant d'être différente et de s'être battue pour son architecture et cetera. Et comme j'ai pu un peu l'approcher, j'avoue que c'est quelqu'un qui m'a beaucoup guidé. Voilà.
 

Aurélie    44:09

- L'architecture, c'est quoi, c'est de l'art ou c'est parce que le résultat est tangible, il est, on vit dedans, tu le qualifie comment en fait ?
 

Chloé Clair    44:20

- c'est justement, ce qui est beau, c'est que l'architecture, c'est vraiment un mix entre de la technique et de l'art, mais il faut voir que l'architecture telle qu'elle est pratiquée en France, et en particulier par les stars architectes, qui sont très doués en techniques au demeurant. Mais si tu veux l'architecture, elle est partie des beaux-arts en 68, mais elle a gardé ça.

Moi, quand j'ai fait mes études d'architecture, le niveau en structure en physique du bâtiment était minuscule. Bon, c'est il y a 25 ans, ça va être changé, et cetera. Mais si tu veux c'était dérisoire. On parlait volume, lumière, impression et cetera. Et ensuite j'ai eu la chance d'étudier l'architecture aux États-Unis et là il y avait un gros niveau sur la compréhension justement des structures et des matériaux, la compréhension de la physique du bâtiment et par contre on faisait des projets vraiment chiants, donc j'avoue, et moi j'ai beaucoup travaillé avec des architectes d'anglo-saxons, et eux faisaient exactement des projets, tu vois très carrés, très organisés, qui fonctionnent super bien.

Et j'ai beaucoup travaillé avec des architectes français qui, pour le coup, les projets ne fonctionnaient pas trop bien, mais ils étaient magnifiques. Et alors attention hein, il y a des architectes français qui font des projets qui fonctionnent très bien aussi évidemment, mais tu sens la différence d'éducation et comme moi je suis ingénieur architecte, mais j'ai toujours travaillé comme ingénieur quand j'ai travaillé avec ces architectes français, je leur apportais la dose de sérieux qu'il fallait pour réaliser leur vision. Et c'est là que j'ai trouvé que mon rôle était le meilleur dans ce côté de laisser faire éclore le génie de l'architecte et en particulier cet architecte artiste qu'il faut guider pour que le projet puisse se puisse réussir
 

Aurélie    45:55

- Super intéressant ça, c'est en direction des étudiants architectes qui peuvent nous écouter. Le livre que tu recommandes que tu aimes, qui te passionne ?
 

Chloé Clair    46:06

-  J'ai pas de livre, vraiment. C'est celui, c'est souvent le dernier que j'ai lu en 2 jours parce que j'étais accro et pour moi, la lecture, c'est beaucoup quelque chose d'évasion. Je lis plus, quand j'ai repris Nam’r, j'ai essayé de lire une espèce de tru qu’il faut absolument avoir lu pour faire une start-up. C'est tellement chiant. Enfin j'avoue que ça me, je préfère écouter des dirigeants qui expliquent comment ils fonctionnent, et cetera.

Et donc je vais passer tout de suite à la 2ème en catégorie. Et en fait, j'avoue que les podcasts c'est génial parce que tu peux faire des trucs et tu peux écouter les podcasts tu vois, inspirant justement, de gens. Et là pour le coup je trouve que génération do it yourself de Matt Stefani est super intéressant parce qu'il prend le temps de poser tes 3 heures en conversation avec quelqu'un mais j'avoue que malheureusement il y a assez peu de femmes qui sont invitées et donc je suis assez vite passée aussi au podcast plutôt de femmes inspirantes telles que « le gratin » de Pauline Laigneau ou « legend Ladies » de Laura Lesueur qui sont vraiment 2 podcasts absolument géniaux pour t'ouvrir. Et puis au début, elles avaient justement invité plutôt des femmes très entrepreneurs. Puis petit à petit, des sportives, des dirigeantes, et cetera. Et je trouve que ça te permet de te dire « Ouais, c'est possible » donc des podcasts de femmes inspirantes, ça j'adore. Et puis après y a l'autre catégorie de podcasts, c'est ceux qui te permettent de partir ailleurs et là je vous conseille « les baladeurs », c'est des gens donc qui se sont baladés dans le monde mais c'est très bien fait parce qu'y a quelqu'un qui crée de la musique en fonction du podcast. Souvent, les explorateurs d'aujourd'hui se filment pendant leurs aventures, donc y a aussi des extraits live. Et puis t'as pas le temps d'aller voir la vidéo Youtube qu'ils ont faite, et cetera nécessairement. Donc tu vois, tu te mets quand même dans l'ambiance et ça j'avoue que c'est assez génial.

Et puis sinon il y a en termes de livre ce que j'essaie de lire, mais j'avoue que j'ai quand même du mal, ce sont des livres plutôt sur comment est-ce qu'on dirige aujourd’hui ? Comment est-ce qu'on invente un monde ? On a du mal à saisir le futur. Comment est ce qu'on peut noter les dirigeants autrement ? Donc par la finance, donc plus de cette philosophie du dirigeant, cette philosophie de liée au changement climatique et tout ça. Et tu vois, il y a par exemple « Sans cartes ni boussole » de Marc de Leystrit. Donc c'est quelqu'un qui est malheureusement décédé il y a pas très longtemps. Le Pitch, tu vois, c'est qu’il est urgent de diriger autrement et il est urgent de diriger sans carte ni boussole, parce qu'aujourd'hui on ne sait pas où on va et je trouve ça très intéressant parce qu'en tant que dirigeant, que ce soit des grosses entreprises ou des petites comme la mienne, on nous demandait cepia et cetera et c'est comme ça qu'on doit diriger. Je suis d'une certaine façon, mais la réalité c'est qu'à moyen terme, il faut penser son entreprise dans un monde en mouvement. Et comment est-ce que s'adapte et c'est là que c'est intéressant d'être à la tête d'une petite boîte parce que nous on passe notre vie à faire ça et à se projeter. Aujourd'hui, je crée des solutions sur la biodiversité, que personne ne m'achète. Mais je me dis que d'ici 2 3 ans, on les achètera par exemple.
 

Aurélie    49:14

- J'ai conscience du temps qui passe, donc juste la dernière question sur la cause qui te tient à cœur, ou la communauté dont tu fais partie et dont tu veux parler ici?
 

Chloé Clair    49:24

- La cause qui me tient à cœur, c'est vraiment une égalité dans l'orientation professionnelle et je me rends compte que c'est bien aujourd'hui d'inspirer les femmes qui nous écoutent, à peut-être tu vas aller plus dans l'attaque et cetera, mais que tout se joue au collège, tout se joue à l'école, tout se joue par des non-dits par des petites choses et l'association, « Elles bougent » est une association qui est vraiment présente partout en France, qui va dans toutes les écoles, et qui fait du - j'allais dire du prosélytisme, mais c'est peut être c'est un mot négatif pour quelque chose d'hyper positif - qui vont faire de l'évangélisation pour les jeunes filles, leur montrer des jeunes femmes, des femmes comme moi, et cetera, qui ont des carrières dans la tech, qui leur disent que c'est hyper intéressant et qui leur disent aussi de ne pas se fermer les portes parce que peut-être qu'aujourd'hui elle trouve ça pas super intéressant. Moi l'ingénierie en vrai y a que vers 21 - 22 ans que j'ai eu envie d'en faire avant je me suis dit que j'allais faire une grande école d’ingé parce qu'en France c'était le truc qui permettait d'aller à peu près où tu voulais donc heureusement qu'on m'avait donné ce conseil d'ailleurs, et c'est en faisant que j'ai trouvé ça passionnant. Et mais j'étais pas passionnée de physique ou de technique et j'étais plutôt passionnée de littérature que j'ai envie, c'est de montrer que c'est possible, donc ce celle parmi nous qui ont des jobs ultra concrets et encore plus qui font rêver et qui font rêver tous les enfants. C'est important d'aller envoyer des femmes là.
 

Aurélie    50:48

-  Ecoute, ça sera le mot de la fin. En tout cas Merci beaucoup pour ton temps.
 

Chloé Clair    50:52

- Avec plaisir, merci Aurélie.

 

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